Qu’est ce qui se mijote ?
NOURRITURE REFUGE OU COMMENT LE BESOIN DE SÉCURITÉ s’INVITE À TABLE
L’inflation a impacté directement les comportements : 8 Français sur 10 estiment avoir changé leurs habitudes d’achat ou de consommation depuis 2022 (Kantar Food360). Avec un budget contraint, les priorités évoluent vers plus de confort et sécurité.
N°1 / SE FAIRE PLAISIR
75% des Français consomment des produits alimentaires qu’ils considèrent comme des petits moments de plaisir (Kantar Food360). 43% des consommateurs européens cherchent des expériences mémorables en CHR (Circana).
Contrepoint d’un climat morose, la dimension hédoniste des repas s’intensifie. Nouvelles saveurs, hybridations, textures réconfortantes, formats à partager… les innovations, notamment en snacking, se multiplient pour procurer joie et légèreté.
N°2 / PRENDRE SOIN DE SOI
Les marques s’adaptent à l’envie d’améliorer sa santé physique et mentale. Longtemps réservés aux seniors ou aux sportifs, les produits bienfaiteurs (boost d’énergie, de concentration, de relaxation…) se déclinent pour tous les moments (du petit déjeuner au diner élaboré) et tous les publics (enfants, adolescents, femmes enceintes…)
N°3 / FAIRE AVANCER LE MONDE
Malgré un recul du bio, les attentes de naturalité et d’équité perdurent. 39% des Français s’identifient comme flexitariens, 63% des européeens indiquent préférer acheter des aliments avec un impact bas carbone, 71% sourcés en local (Kantar Food360). Start-ups et grandes entreprises transforment des basiques du quotidien en réponse concrète aux enjeux RSE. Les alternatives végétales débarquent dans de nouveaux rayons (glace, traiteur de la mer…) tout comme les produits promettant l’intégration de personnes éloignées de l’emploi ou une juste rémunération des producteurs.
La recette des marques
RASSURER EN BOUSCULANT LES CODES :
LA PREUVE PAR 3
Repérées dans les allées du SIAL, ces 3 tendances conjuguent plaisir, self care et équité. Les marques parviennent par leurs innovations à répondre aux attentes parfois paradoxales des consommateurs.
INDULGENCE SANS-FILTRE
Avec des textures aux extrêmes opposés, les produits healthy changent de registre. Croustillante et légère d’un côté (apéros billes de la Biscuiterie de l’Abbaye, nougatines à la noix de cajou Nuts Knock, fruits lyophilisés en topping) ou carrément fondante et réconfortante de l’autre (snacks protéinés Bite me, pétales de saumon Delpeyrat, fondue en pot Juraflore, tartinable d’oléagineux The Nutlers), la gourmandise est absolue.
ALTERNATIVES EN VEDETTE
Pour séduire de nouveaux publics, les produits sains ou responsables, traditionnellement perçus comme des alternatives de niche, adoptent désormais des stratégies marketing et des codes typiques de marques conventionnelles « superstars ». Packaging colorés (cf. Jane, Care lab divas, Ramdam social), noms interpellants (cf. Black idol, Mad – Make a difference, Koota, Bluff) et visuels appétissants (cf. Kignon, Sunfly, Trata, Olala, Lupi) font presque oublier leur dimension alternative. Les bienfaits fonctionnels (ajout de pré ou probiotioque, d’adaptogènes, protéines végétales) ou éthiques (rémunération juste, traçabilité, neutralité carbone, anti-gaspi…) y sont relégués au second plan.
BASIQUES REMIX
Une tendance à la croisée deux phénomènes : l’envie de se faire plaisir sans trop dépenser et le soin apporté à son chez-soi. Avec des sorties aux restaurants plus espacées, les consommateurs se tournent vers de nouveaux petits luxes.
Les basiques gagnent en prestige, que ça soit par une promesse de dégustation supérieure (Loic Raison, haché façon boucher Le Gaulois, effilochés Bordeaux Chesnel), un format responsable (le refill avec suivi de la traçabilité Terra Delyssa, les concentrés Alain Millat), une origine magnifiée (le profile d’autore Pietro Coricelli, le single origin Ubud Raw) ou un joli pack à exposer (les surgelés Vaag, les amarena Fabbri 1905).