Qu’est ce qui se mijote ?
AGRICULTURE RÉGÉNÉRATIVE, KÉSAKO ?
Même s’il n’existe pas encore de consensus sur la définition de l’agriculture régénérative, elle peut se résumer ainsi : « régénérer les biens communs (sols, eau, air, biodiversité) tout en augmentant la productivité et le revenu des agriculteurs ».
DES ORIGINES À NOS JOURS
Le concept n’est pas nouveau, il a même plus de 40 ans. C’est un Américain, Robert Rodale, qui a théorisé le premier cette nouvelle approche agricole en 1983. Mais il aura fallu attendre ces dernières années pour que cette notion émerge auprès des acteurs professionnels internationaux.
Depuis 2016, l’agriculture régénérative s’est mise à être soutenue par des acteurs comme l’ONG Greenpeace, la multinationale Patagonia ou encore la Fondation IKEA, ce qui a favorisé sa popularisation auprès du grand public.
STRUCTURATION DU MODÈLE
Aujourd’hui, la filière se structure autour de ce concept : création de la certification Regenerative Organic Certified (ROC) aux Etats-Unis, et multiplication des projets concrets d’accompagnement, comme le projet Sols Vivants qui accompagne 600 agriculteurs en France avec le soutien des marques Nestlé, McCain, Lidl, ou encore Bonduelle. Danone s’est engagée à s’approvisionner en totalité via des produits issus de l’agriculture régénératrice avant la fin de la décennie. Avec de tels investissements pour aujourd’hui et demain, nous n’avons sans doute pas fini d’en entendre parler.
La recette des marques
3 INGRÉDIENTS DU SUCCÈS
Un regard sur la manière dont les marques s’emparent de ce nouveau modèle, avec des exemples concrets de propositions alternatives aux consommateurs.
1/ LES MARQUES EXPLICITES
Une première brigade de marques, souvent pionnières sur le sujet, effectuent ce travail de pédagogie auprès de leurs consommateurs. Elles expliquent le concept, mettent en avant des pratiques agricoles propres à l’agriculture régénérative, ou encore soulignent les bénéfices d’une telle démarche pour l’écosystème naturel.
Exemple
La marque américaine VARIETAL (US) intègre ainsi, dès la conception de ses produits, le principe de rotation des cultures. Chaque année, c’est une liste d’ingrédients différente qui vient nourrir la composition de ses crackers. Du blé dur d’hiver l’année 1 (rouge), du millet l’année 2 (vert), des pois chiches l’année 3 (jaune), un effet millésime qui se décline également dans le packaging produit.
2/ LES MARQUES CONSUMER-CENTRIC
Une deuxième brigade de marques, qui connaissent bien les attentes de leurs consommateurs en matière d’alimentation, effectuent ce travail de transformation des bénéfices naturels de l’agriculture régénérative, en bienfaits pour chaque individu : meilleure santé, meilleure nutrition, meilleure goût ! Au-delà de toute considération éthique, l’agriculture régénérative devient également un choix personnel avantageux.
Exemple
Hello Joya est une jeune marque française qui développe une gamme d’aliments et compléments alimentaires autour de la plante de chanvre biologique. Si sa production est l’une des plus régénérative (restructuration naturelle des sols, absorption de plus de CO2 qu’une forêt, réservoir de biodiversité), ses propriétés nutritionnelles sont exceptionnelles : riche en protéines hautement assimilables, ce chanvre appartient à la grande famille des super-aliments.
3/ LES MARQUES HOLISTIQUES
Enfin une dernière brigade se distingue par son approche sociétale et lifestyle. L’agriculture régénérative est l’occasion de questionner nos modes de vie pour les faire évoluer collectivement, voire de changer plus radicalement le système d’organisation et répartition de la valeur.
Exemple
Natoora est fournisseur anglais de produits frais. Face à la déconnexion grandissante des consommateurs vis-à-vis de l’origine de leurs aliments, une ferme régénérative est créée près de Londres. En même temps qu’elle régénère les sols, séquestre le carbone et fournit une alimentation durable localement, elle permet à la collectivité de devenir moteur du changement par son choix alimentaire.